Il a fallu des pilules, des soirées à pleurer, des moments de doute et d’angoisse mais j’ai finalement eu le déclic. Ca y est, j’ai décidé d’être heureuse.
Être heureuse c’est tout simplement choisir d’être telle qu’on est et non plus le subir. C’est accepter que de ne pas plaire à tout le monde, de ne pas savoir tout faire comme les autres et aussi de se dire qu’on a des traits qui nous sont propres.
Je suis différente. On l’est tous de notre voisin, comme il l’est des siens etc. La différence est ce qui représente la vie. C’est ce qui provoque l’évolution, ce qui nous pousse à nous dépasser. La société cherche à nous stigmatiser pour nous faire correspondre à un moule. La similarité est bien plus facile à gérer que la différence. Les mêmes règles pour tous, l’égalité, toutes ces valeurs sont belles mais malheureusement utopiques. Seules les machines ne voient pas les différences. Un langage est un langage, un point est un point. Mais nous sommes vivants.
Ma différence m’est longtemps apparue comme un fardeau. J’avais peur de ce que les gens pensaient de moi, ce qu’ils voyaient en moi. Peur d’affronter leurs jugements et leurs idées sur moi. Tout compte fait j’ai décidé de voir la vie autrement.
Ma différence est ce qui me définit et j’ai décidé de l’assumer. Assumer mes crises d’angoisse, mon corps, mes envies, ne pas vouloir changer pour « être comme les autres » car je ne serai jamais comme les autres. Il faut savoir s’écouter et prendre un temps pour soi. Ce temps est nécessaire à la compréhension de soi et à la découverte de qui l’on est. J’arrête de m’inventer une personne, et j’enlève ma carapace. Je sais qui je suis et désormais je dois apprendre à ne plus en avoir honte.